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L’entrepreneuriat dans la restauration est une activité qui attire de plus en plus. Chez Service Compris, nous côtoyons tous les jours des personnes qui, en quête de reconversion ou non, veulent entreprendre dans ce milieu. Mais il ne faut pas oublier qu’ouvrir un restaurant, un bar, une pâtisserie ou un traiteur, c’est d’abord lancer et piloter une entreprise.
Et là les premières questions arrivent : est-ce que l’on peut se lancer seul.e ? Faut-il obligatoirement s’associer ? Quelle complémentarité recherchée ? Doit-on s’associer avec un chef, quand on n’a pas de formation métier ?
Lorsque nous discutons avec des porteurs de projets, ces derniers nous posent très souvent des questions sur l’association.
C’est pourquoi nous vous avons préparé dans cet article une synthèse des cas des figures que nous avons rencontrés et des réponses apportées.
🧐 À la carte de cet article :
Il n’est pas obligatoire d’avoir des associés quand on se lance dans la restauration.
S’associer peut cependant représenter un avantage pour son business.
Sans formation culinaire, faut-il s'associer avec un chef quand on lance son business-food ?
Il n'est pas obligatoire de s'associer, mais il est obligatoire de bien s'entourer !
1. Il n’est pas obligatoire d’avoir des associés quand on se lance dans la restauration.
Lorsque l'on envisage de se lancer dans le secteur de la restauration, l'option de la collaboration en tant qu'associé peut être une décision cruciale. Avant de prendre cette décision, il est essentiel de réfléchir sérieusement à votre disposition à partager la responsabilité, les avantages, mais aussi les risques avec un ou plusieurs partenaires ou bien considérer que le concept que l’on souhaite lancer nécessite une forte complémentarité et une expertise que l’on ne possède pas.
Par association, on parle de toutes personnes qui entrent au capital de votre business (possède des parts de l’entreprise), qu'elle soit formée avec des amis, des collègues ou des partenaires d'affaires, cela implique plusieurs éléments clés :
Partager une vision commune : vous et vos associés devez avoir une compréhension partagée de la direction que vous souhaitez prendre. Cela signifie aligner vos objectifs, vos valeurs et votre mission pour que votre entreprise puisse avancer de manière cohérente.
Prendre les décisions ensemble : l'un des avantages de la collaboration est la diversité des idées et des compétences. Cependant, cela signifie également que vous devrez prendre des décisions importantes en concertation avec vos associés. Être prêt à discuter, négocier et parfois faire des compromis est essentiel pour le succès de l'entreprise.
Partager l’effort : en vous associant, vous serez tous amenés à contribuer dans le projet. Il peut s'agir de capitaux de départ, d'investissements en cours de route ou de ressources telles que du temps et des compétences. On distingue ici les associés opérationnels (ayant un rôle quotidien) et les investisseurs financiers.
4. Partager les revenus mais aussi les risques : les bénéfices de l'entreprise seront également partagés entre les associés en fonction de leur participation. Cependant, il est important de se rappeler que les risques seront également partagés. Si l'entreprise rencontre des difficultés financières ou des défis opérationnels, vous devrez les affronter ensemble.
Pour s’associer, il faut se poser les bonnes questions : en avez-vous besoin ? En avez-vous envie ?
Parmi nos alumni, beaucoup de cas de figure existent. Certains ont préféré se lancer en solo, à l’image d’Alice et son restaurant Croûton à Lyon, de Hortense de Fluffy’s, de Jean-Pierre de Reÿs.
À l’inverse, d’autres ont, dès le départ, décidé de lancer leur projet de restauration à plusieurs. On pense par exemple à Céline Chung et Billy Pham (Petit Bao), Bastien Peccoux et Alexis Gracio (Delhi Bazaar).
Dans le cas des Petites Pépites, Cyrille et Romain se sont associés en se rencontrant sur une plateforme spécialisée, et ont lancé l’aventure en duo !
2. S’associer peut cependant représenter un avantage pour son business
Avant de décider de s'associer il est essentiel de se poser les bonnes questions pour évaluer si cette option correspond à vos besoins et à votre vision entrepreneuriale.
Voici trois questions essentielles à vous poser :
Ai-je besoin de complémentarité avec mon profil ? Un des avantages majeurs de l'association est la possibilité de répartir les rôles et de mutualiser les compétences. Si vous vous connaissez un peu, votre profil/expérience comporte sûrement des points forts mais aussi des domaines où vous avez besoin de l'expertise d'autres personnes, l'association peut être la solution. Par exemple, si vous êtes un passionné de cuisine mais avez moins d'expérience en gestion d'entreprise, un partenaire avec des compétences en gestion peut combler ce manque. La complémentarité des profils a été l’une des raisons premières de l’association entre Jean-François Têtedoie (Mentor Service Compris Lyon) et Lemmy Brou lorsqu’il a été question d’entreprendre. Jean-François savait gérer la cuisine et la salle, mais avait besoin d’un profil qu’il connaissait, et compétent en sachant que lui-même était expert pour gérer la salle et la cuisine et que ce dernier lui apporterait les compétences manquantes en gestion, RH et comptabilité.
| Aller plus loin : Interview C’est Qui Le Mentor de Jean-François Têtedoie
Ai-je besoin d'un apport financier ? Le capital initial est souvent crucial pour démarrer une affaire dans la restauration. Si vous avez besoin d'augmenter votre apport personnel pour répondre aux exigences de financement ou pour obtenir des prêts bancaires, un partenaire financier peut compléter le besoin en financement. L'association peut vous aider à rassembler les fonds nécessaires pour concrétiser votre projet, mais cela ne doit être la raison unique de l’association.
Ai-je envie de travailler à deux ou plusieurs ? La dynamique de travail en équipe peut être un facteur déterminant pour la réussite d'une entreprise. Si vous avez conscience que vous fonctionnez mieux en collaboration, que vous bénéficiez du soutien moral et de l'énergie créative que procure un partenariat, l'association peut être une option très bénéfique. Elle peut également réduire le poids de la responsabilité individuelle et offrir un soutien mutuel dans les moments difficiles.
Si la réponse à ces 3 questions est OUI, alors il vous faut partir à la recherche d’associé.s opérationnel.s pour monter votre projet ensemble. Et un dernier conseil, ne vous associez pas par obligation !
3. Sans formation culinaire, faut-il s'associer avec un chef quand on lance son business-food ?
Si la cuisine occupe une place centrale dans votre projet de restauration, que ce soit un bistro, une recette ou type de cuisine spécifique ou autre, la question de s'associer avec un chef se pose naturellement. Cette décision peut avoir un impact significatif sur le succès de votre entreprise. Là encore quelques questions à se poser :
Quelle place a l’offre culinaire dans votre projet ? Une carte bistronomique évoluant régulièrement ? Un savoir-faire particulier sur une cuisine étrangère ? Une offre de snacking facile à reproduire ? Tous les concepts n’ont pas besoin d’un chef associé à plein temps, mais peuvent se concevoir et se mettre en œuvre avec une équipe de cuisine moins “capée” ou sous l’impulsion d’un chef consultant ou un CAP de cuisine parmi les cofondateurs. Choisissez l’association dès le début, si le concept le nécessite, ou bien après avoir constaté que vous travaillez bien ensemble.
Chez Delhi Bazaar, Bastien et Alexis ont choisi de s’associer à leur chef Eqbal qui apportait un savoir-faire indispensable sur la cuisine indienne qu’ils souhaitaient développer.
Suis-je sûr que le Chef a le bon profil pour être un associé ? Avec un chef, vous bénéficiez de ses compétences, mais vous pouvez également devenir dépendant de sa présence. Cela peut poser des défis si le chef décide de partir de son poste. Choisir une association peut permettre de stabiliser la proposition culinaire et de l’intéresser au succès du restaurant, tout en lui offrant de développer à vos côtés son expertise de gestion, de com, de management… Il doit avoir aussi l’esprit entrepreneur pour assumer pleinement son rôle d’associé.
Il existe de nombreuses alternatives à l’association avec un Chef, comme par exemple de vous former à la cuisine. Cela vous permet de maîtriser cette composante essentielle de votre entreprise et de gagner en autonomie. Cependant, cela demande du temps, des efforts et des investissements dans votre développement professionnel. Et une année de CAP ne vous permettra pas forcément d’atteindre un niveau suffisant pour assumer le rôle de chef. De plus ça freinera sans aucun doute votre capacité à vous développer car vous serez bien occupé…
D’autres types d’approche, comme avoir un chef consultant, salarier un chef seront bientôt détaillés dans un autre article de notre blog.
Encore une fois, parmi nos alumni nous avons pu observer plusieurs façons de fonctionner.
Chez Tartelettes, Arnaud a préféré se former à la pâtisserie pour pouvoir maîtriser toute la chaîne de production et le recrutement dans son entreprise.
En fin de compte, il n’est pas obligatoire de s’associer avec un chef quand on lance son business food.
L'essentiel est de choisir la stratégie qui correspond le mieux à votre vision et à vos ressources, tout en veillant à maintenir la qualité de la cuisine et la satisfaction de la clientèle au centre de vos préoccupations.
4. Il n'est pas obligatoire de s'associer, mais il est obligatoire de bien s'entourer
Il est important de comprendre que l'association n'est pas la seule façon de réussir. Que vous décidiez de vous associer ou non, il est cependant impératif de bien vous entourer pour maximiser vos chances de succès. Voici quelques éléments essentiels à considérer :
Équipe autour de soi : que vous dirigiez votre entreprise en solitaire ou avec des associés, l'équipe que vous constituerez est un facteur clé. Recrutez des collaborateurs qui partagent votre passion et votre vision. Assurez-vous que chaque membre de votre équipe apporte des compétences complémentaires pour répondre aux besoins de votre business.
Conseils professionnels : dans votre parcours entrepreneurial, il est indispensable de bénéficier de conseils professionnels. Cela peut inclure des experts-comptables, des avocats spécialisés en droit commercial, des consultants en marketing, ou même des mentors de comme ceux de notre programme Accélération, qui peuvent aider à naviguer dans les défis complexes liés à la gestion d'une entreprise de restauration.
| Aller plus loin : se faire accompagner par la crème des food-entrepreneurs français
Prestataires de services : Les prestataires avec lesquels vous travaillez, tels que les fournisseurs de produits alimentaires, les services de livraison ou les partenaires logistiques, jouent un rôle crucial dans la santé économique de votre entreprise (marges, qualité de l’expérience client...). Choisissez soigneusement vos partenaires pour garantir la qualité, la fiabilité et l'efficacité de vos opérations.
| Aller plus loin : choisir des prestataires de confiance grâce à Service Compris
En résumé, que vous choisissiez de vous associer ou non, l'importance de bien vous entourer ne peut être sous-estimée. La réussite de votre food-business tiendra en votre capacité de porter une vision, insuffler une dynamique et (très) bien s’entourer.
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