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Clément, Justin et Rodrigue, les co-fondateurs de Oté dans le 11ᵉ arrondissement de Paris.

Oté c’est l’histoire de Clément, Justin et Rodrigue, trois amis de longue date et alumni de notre programme Accélération Paris.


Après un voyage et la préparation d’un CAP à La Réunion, Rodrigue rentre à Paris, embarque ses meilleurs amis dans l’aventure Oté.


De la reconversion pro à la création d’un projet commun, ils nous racontent leur histoire et les anecdotes les plus crousti, comme le jour où l’une de leurs recettes a conquis le chef Alain Ducasse. ⬇️


Hello Rodrigue, est-ce que tu peux te présenter brièvement, nous parler de ton parcours et de ce que tu as fait avant d’ouvrir OTÉ ?


Phtos des Fondateurs D'Oté : Clément, Rodrigue et Justin.  Oté, c’est l’histoire de Clément, Justin et Rodrigue, trois amis de longue date et alumni de notre programme d’Accélération Paris. Leur objectif : apporter les saveurs authentiques de la street food réunionnaise à la capitale.

Rodrigue : Alors, moi, c'est Rodrigue, j’ai 30 ans. J’ai un parcours assez classique : prépa, école de commerce. J’ai toujours eu un intérêt pour la musique, donc j’ai travaillé dans un label, plus spécifiquement en édition musicale, pendant 4 ans. En parallèle, j’ai toujours été passionné par la cuisine, au point de penser à ce que j’allais cuisiner le soir même quand j’étais au travail.


Je n’osais pas trop m’avouer que je voulais en faire mon métier, car on me disait souvent que c’est un monde très difficile et exigeant, et je n’étais peut-être pas prêt à me lancer dans une telle aventure à ce moment-là. Puis, ma femme est partie travailler à La Réunion. Elle m’a dit “je pars là-bas”, et j’ai répondu “je pars avec toi aussi”. Je me suis alors inscrit au CAP Cuisine en me disant que c’était l’opportunité de relever un petit défi et peut-être que ça me servirait un jour.


À La Réunion, j’ai préparé mon CAP Cuisine en utilisant les produits locaux, en allant sur les marchés. Parce que finalement, les produits qu’on trouve dans les manuels de cuisine française pour réviser les examens sont très classiques et ne sont pas toujours disponibles à La Réunion. J’ai donc dû m’adapter aux techniques et aux produits locaux.


J’ai découvert une cuisine que je connaissais déjà un peu, mais de laquelle je suis tombé totalement amoureux.


"Petit à petit, l’idée de faire de la street food réunionnaise a commencé à germer dans mon esprit, et je suis revenu avec cette idée dans mes valises. C’est comme ça que les premiers balbutiements d’Oté ont commencé." - Rodrigue BARCILON - Cofondateur d'Oté.

Oté c’est l’histoire de Rodrigue, Clément et Justin, c’est ça ?


Rodrigue : Exactement.


Quand je suis rentré, Clément et Justin, des amis très proches, m'ont demandé ce que j'allais faire après. Je leur ai parlé de cette idée qui commençait à germer, et ça les a intéressés.


Ils m'ont plusieurs fois dit : "C'est vrai que ton idée est sympa." Alors, un jour, je leur ai proposé qu'on se retrouve pour dîner et en discuter sérieusement. C'est là que tout a vraiment commencé. Après, il y a eu toute une phase de réflexion, d'évaluation, de définition du concept, et des trucs plus pragmatiques comme les chiffres, tout ce que ça pourrait donner en réalité, tant d'un point de vue économique que personnel.


“En janvier 2023, on s'est dit : "Let's go, on se lance à fond et on verra où ça nous mène."- Rodrigue BARCILON - Cofondateur d'Oté.

Peux-tu nous parler des parcours de Clément et Justin ?


Rodrigue : Justin et Clément ont des parcours différents sur le plan professionnel, mais on a fait la même école. J'ai été coloc avec Justin pendant trois ans, et lui a été coloc avec Clément lors d'un échange en Thaïlande. On a été les témoins du mariage de Clément, donc on est vraiment très liés.


Professionnellement, on vient de milieux différents. Justin a été contrôleur de gestion dans l'agroalimentaire, notamment chez Petit Navire, et avant ça, il a travaillé dans d'autres groupes, toujours en contrôle de gestion. Clément, lui, travaillait en opérations et logistique pour un groupe de livraison.


Donc on peut dire qu’il y a une certaine complémentarité entre vous ?


Rodrigue : Oui, c'est vrai qu'on est complémentaires en termes de compétences. On fait de tout, mais chacun a des connaissances plus approfondies dans certains domaines, ce qui facilite la gestion du restaurant. Justin gère surtout l'aspect financier, ce qui est hyper précieux.


Clément s'occupe de toute l'organisation et de l'approvisionnement, il a une expertise que ni Justin ni moi n'avons, ce qui nous fait gagner beaucoup de temps. Et puis il y a moi, qui suis plus sur le côté créatif de l'équipe, en charge des réseaux sociaux, de la cuisine en général, et des idées de ce qu'on va proposer. En somme, on couvre tous les aspects à trois.


Ça fait quoi de travailler avec ses deux super potes ?


Rodrigue : C’est super cool ! On m’avait dit de faire attention, que s’associer avec des amis pouvait être compliqué.


“C’est vrai qu’il y a des moments où on n’est pas d’accord ou où on est fatigué. Mais justement, le fait d’être proches permet de se dire les choses plus facilement.”- Rodrigue BARCILON - Cofondateur d'Oté.

La communication est beaucoup plus fluide que si c’était avec des personnes que je connaissais moins bien ou avec qui je n’avais pas ce lien. Finalement, je vois ce lien comme une chance, car il permet de fluidifier les choses et de résoudre les problèmes beaucoup plus rapidement.



 Photo des fondateurs d'Oté : Justin, Clément et Rodrigue. Oté, c’est l’histoire de Clément, Justin et Rodrigue, trois amis de longue date et alumni de notre programme d’Accélération Paris. Leur objectif : apporter les saveurs authentiques de la street food réunionnaise à la capitale.

Donc, l’idée germe, vous commencez à vous y mettre assez rapidement… Comment en êtes-vous arrivés à participer à notre programme Accélération ?


Rodrigue : Ouvrir un restaurant, c’est avant tout créer une entreprise dans un secteur qu’on ne connaissait pas bien.


“Pour moi, il était évident qu’on avait besoin d’un regard extérieur et d’un accompagnement par des experts qui connaissent le secteur, les codes, et les erreurs à éviter. Il était crucial pour nous d’être guidés par des personnes ayant un savoir qu’on n’avait pas.” - Rodrigue BARCILON - Cofondateur d'Oté.

On a commencé à chercher des incubateurs et autres dispositifs similaires, et on est rapidement tombés sur la page LinkedIn de Service Compris. J’ai alors rempli le formulaire, et Pauline m’a rappelé. On a discuté pendant une demi-heure au téléphone, et le feeling était vraiment bon ; elle a tout de suite montré un réel intérêt pour notre projet. Ensuite, on s’est rencontrés à Ground Control un dimanche, où il y avait des conférences et une ambiance très sympa. Finalement, on a démarré l’Accélération les 24 et 25 avril 2023.


Oté, c’est l’histoire de Clément, Justin et Rodrigue, trois amis de longue date et alumni de notre programme d’Accélération Paris. Leur objectif : apporter les saveurs authentiques de la street food réunionnaise à la capitale.
La Promo Accélération Paris Saison 10 en Avril 2023

Après les deux jours d’accélération et le passage réussi devant le jury, vous avez été mentorés par Romain et Pauline. Comment cela s’est-il passé et qu’est-ce que cela vous a apporté ?


“Pour nous et pour le projet, le mentorat nous a permis d’avancer plus vite, de gagner du temps et de l’argent, et d’éviter des erreurs.”- Rodrigue BARCILON - Cofondateur d'Oté.

Rodrigue : Ils nous ont beaucoup aidés sur la structuration de l’entreprise et des aspects très factuels, comme l’organisation de la cuisine.


Par exemple, lors de notre rendez-vous en octobre-novembre, Pauline et Romain ont immédiatement repéré des problèmes dans l’agencement.


“Ce que j’apprécie, c’est qu’ils ne font pas les choses à notre place. Ils nous orientent en nous donnant des pistes et en nous alertant sur certaines contraintes à prendre en compte. Cela nous pousse à trouver les solutions nous-mêmes, ce qui rend le projet plus cohérent et mieux adapté à nos besoins.”- Rodrigue BARCILON - Cofondateur d'Oté.

Il y a aussi une anecdote fun : quelques semaines avant l’ouverture, on a montré à Pauline notre commande de verres. On avait commandé beaucoup trop : 130 verres à eau, 150 verres à shot, et ainsi de suite. Pauline a réagi en disant qu’on était fous, que ça allait nous coûter cher et qu’on ne pourrait jamais tout stocker ou utiliser. Donc merci Pauline …


Donc vous sentez que l’accompagnement vous guide vraiment vers l’apprentissage ?


Rodrigue : Oui, exactement. Nos mentors nous challengent. C’est comme si tes parents faisaient tes devoirs à ta place ; tu n’apprendrais rien. Mais s’ils te montrent comment résoudre l’équation en te guidant, tu vas réfléchir différemment et mieux comprendre le sujet. En gros, ce qu’ils font bien, c’est nous aider à comprendre nos problèmes et à trouver des solutions par nous-mêmes. C’est ça, pour moi, l’apprentissage et l’accompagnement.



 OTÉ et leurs mentors. Oté, c’est l’histoire de Clément, Justin et Rodrigue, trois amis de longue date et alumni de notre programme d’Accélération Paris. Leur objectif : apporter les saveurs authentiques de la street food réunionnaise à la capitale.
La Team Oté, accompagnée de leurs mentors Romain et Pauline.

Vous avez un plat signature, et si oui, peux-tu nous raconter l’histoire de ce plat et comment il est devenu votre signature ?


Rodrigue : Notre plat signature, c’est certainement la Patate Lé La.


Le plat se compose de patate douce rôtie au massalé, un mélange de cinq épices typique de La Réunion : kaloupilé, graines de cumin, graines de fénugrec, graines de coriandre, et graines de moutarde. Ce mélange est torréfié puis moulu.


On ajoute aussi du rougail mangue, un condiment composé d’ail, gingembre, piment, mangue et oignon rouge, qui accompagne traditionnellement de nombreux plats réunionnais comme le mijoté, le rougail saucisse ou le curry. On complète avec des cacahuètes concassées, une sriracha maison, une mayonnaise légèrement piquante faite maison, et une crème de cacahuètes au curcuma et à la noix de coco.


L’histoire de ce plat est assez amusante : il n’était pas du tout prévu à la carte.


C’est lors d’un concours en mars, à Boom Boom Villette, une sorte de mini Top Chef, que nous l’avons créé. On a dû dresser les plats en direct sous les yeux d'un jury prestigieux, dont Alain Ducasse. À l’origine, notre proposition n’était pas assez travaillée, alors on a réagi en cherchant un plat qui représenterait bien La Réunion.


“Ce plat de patate douce avec tous ces condiments est né de cette réflexion. Il est devenu notre plat signature car il introduit vraiment les saveurs emblématiques de La Réunion, et offre un voyage culinaire en une bouchée.”- Rodrigue BARCILON - Cofondateur d'Oté.

Plats qu'on retrouve chez Oté :  Oté, c’est l’histoire de Clément, Justin et Rodrigue, trois amis de longue date et alumni de notre programme d’Accélération Paris. Leur objectif : apporter les saveurs authentiques de la street food réunionnaise à la capitale.

On a entendu dire que ce plat a été validé par Ducasse.


Rodrigue : Oui, c’est vrai ! Il a trouvé la patate douce délicieuse. Il nous a dit : « Est-ce que c’est pratique à manger ? Non. Mais est-ce que c’est bon ? Oui, c’est très bon ! »


Qu'est-ce que vous préférez dans votre vie d'entrepreneur, au quotidien ? Je ne sais pas si vous en avez déjà parlé entre vous.


Rodrigue : Je trouve Clément et Justin très épanouis. Ils semblent vraiment à leur place. Pour moi, le plus agréable, c’est de faire un travail sans regrets, loin de l’ennui d’un bureau.


J’aime vraiment ce que je fais chaque jour, même si c’est fatigant. Être au resto, voir les gens apprécier, discuter, présenter notre travail, c’est vraiment chouette.


Ce que je préfère dans l’entrepreneuriat, c’est l’adrénaline constante et la gestion des problèmes avec créativité. Il n’y a jamais de routine, et c’est ce que je trouve vraiment cool dans ce travail.


Est-ce qu'il y a une galère en particulier qui t'a marqué ? La plus grosse galère, et comment vous en êtes sortis ?


Rodrigue : La plus grosse galère récente, c’était le festival Main Square. On a dû tout cuisiner sur place, ce qui a demandé une énorme logistique. Ce n’était pas prévu comme ça, et le timing était serré, seulement dix jours après l’ouverture. Mais on était engagés, donc on ne pouvait pas dire non, surtout après avoir gagné un concours. C’était délicat de refuser.


On savait que ce serait difficile, mais on a relevé le défi. On a su rebondir et faire preuve d’agilité et d’adaptabilité pour gérer la situation.



À l’inverse, est-ce qu’il y a des anecdotes particulièrement heureuses, des moments inattendus ?


Rodrigue : Trouver une seule anecdote heureuse est difficile, car je vis quelque chose de très heureux depuis un an et demi. Mais je dirais que le jour où on a accueilli les premières personnes a été particulièrement marquant. C’était le moment où tout est devenu concret : après tous les travaux, servir les premiers plats et voir les gens arriver, c’était énorme. J’étais tellement pris par le travail que je n’ai pas tout de suite réalisé, mais voir nos familles et amis là, et entendre les retours positifs des gens qui adorent ce qu’on fait, ça m’a vraiment rendu heureux et fier. C’est le reflet de la concrétisation du projet.



 Plats qu'on retrouve chez Oté : Oté, c’est l’histoire de Clément, Justin et Rodrigue, trois amis de longue date et alumni de notre programme d’Accélération Paris. Leur objectif : apporter les saveurs authentiques de la street food réunionnaise à la capitale.

Est-ce que tu as un conseil ou un motto à partager avec ceux qui envisagent de se lancer mais n’osent pas encore ?

“Mon conseil principal serait de ne pas avoir peur de se lancer. Même si cela peut sembler risqué, faites-le de manière pragmatique et rationnelle. Entourez-vous bien, comme si vous sautiez à l’élastique avec un élastique solide”.- Rodrigue BARCILON - Cofondateur d'Oté.

Rodrigue : Il ne faut pas écouter ceux qui diront que c’est trop difficile ou impossible.


Et un autre conseil très pratique, c’est de tester, tester, tester. Pour nous, ça a été crucial de tester notre carte avant l’ouverture en organisant des événements. Cela nous a permis de nous confronter à la réalité et d’affiner notre offre. Nous avons préparé des milliers de bouchons avant d’ouvrir, ce qui a grandement contribué à leur qualité actuelle. Sans ces tests, notre carte aurait été beaucoup moins aboutie.


Donc, en résumé : testez, entourez-vous bien, et ayez confiance en vous.


À suivre de près 🇷🇪


📍 46 Rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris


🕦 Horaires d'ouverture :


lundi: Fermé

mardi: 12:00–14:30, 19:00–22:30

mercredi: 12:00–14:30, 19:00–22:30

jeudi: 12:00–14:30, 19:00–22:30

vendredi: 12:00–14:30, 19:00–22:30

samedi: 12:00–14:30, 19:00–22:30

dimanche : Fermé

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