Comptoir Club, c’est l’histoire de Julie et Antoine, alumni de notre programme Accélération, qui se sont rencontrés pendant leurs études. Amis et passionnés par les plaisirs de la table, ils décident, après un voyage au Pérou pour découvrir la production de cacao, de créer leur propre café-bistrot avec un comptoir comme on n’en fait plus, en plein cœur du 11ᵉ arrondissement.
De la recherche du lieu idéal à l’ambiance qui règne chez eux, ils nous racontent leur parcours, leur expérience avec Service Compris et partagent leurs conseils.
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Julie : Hello moi c’est Julie, j’ai grandi dans une famille de viticulteurs, ce qui m’a donné le goût du terroir. J’ai d’abord étudié la communication, mais il me manquait ce lien avec la gastronomie française. Alors, j’ai fait un Master en Management de l’Oenologie et de la Gastronomie, où j’ai rencontré Antoine. Après plusieurs expériences dans le domaine, comme guide food tour ou barista, j’ai géré un restaurant. Ce que j’aime, c’est autant les produits que les gens qui les fabriquent. C’est ça qui m’a poussée à quitter la com’.
Antoine: Depuis tout petit, j’ai baigné dans une ambiance conviviale autour de la bonne cuisine. Après le bac, je me suis dirigé vers l’Institut Paul Bocuse à Lyon et je suis resté dans l’univers de la gastronomie. J’ai travaillé en pâtisserie au Meurice. Plus tard, je me suis passionné pour le chocolat, un produit aussi riche que le vin. J’ai même voyagé au Pérou pour découvrir la production de cacao sur place avec Julie.
Comment est né votre projet commun ?
Julie : Vivre ensemble dans la jungle au Pérou, ça crée des liens.
“Après avoir donné le meilleur de nous-mêmes pour d’autres, on a voulu monter notre propre projet, un lieu qui nous ressemble. On a réalisé que si les autres y arrivaient, pourquoi pas nous ? C’était excitant de créer un endroit convivial où on pouvait partager notre passion pour le terroir.” - Julie, cofondatrice de Comptoir Club dans le 11e arrondissement
Antoine : Au début, on n’avait pas d’idée précise. J’avais pensé à un projet autour des épices, mais ça paraissait trop compliqué. On a ensuite réalisé que ce qui manquait à nos expériences précédentes, c’était le contact avec le client. C’est là qu’on a pensé à ouvrir un lieu où l’échange serait central, et petit à petit, l’idée de Comptoir Club a germé.
Quel rôle a joué Service Compris dans le développement de votre projet ?
Antoine : Service Compris nous a beaucoup aidés à surmonter nos doutes et à valider certaines idées. Par exemple, ils nous ont déconseillé l’épicerie fine, trop risquée en termes de trésorerie. Ils nous ont aussi poussé à remettre en question certaines décisions, comme ouvrir uniquement à deux. Grâce à eux, on a pris de meilleures décisions, notamment sur notre équipe et notre aménagement.
“Ils nous ont également aidés à challenger nos prestataires et à optimiser nos coûts, par exemple avec le sol de notre lieu. Ils ont soulevé des points auxquels on n’avait pas pensé, comme le fait que notre première carte, axée sur la vente à emporter, n’était pas cohérente avec l’ambiance de notre lieu.”- Julie, cofondatrice de Comptoir Club dans le 11e arrondissement
Qu’est-ce qui a évolué dans votre projet depuis son lancement ?
Antoine : Au départ, on ne voulait pas un restaurant classique. On pensait à une offre simple, comme des sandwiches. Mais au fil du temps, on s’est adaptés. Grâce à notre cuisinière Manon, on a évolué vers des plats plus élaborés. Aujourd’hui, le midi, c’est une vraie offre de restauration.
Julie : On s’adapte aussi aux retours des clients. Une critique, même difficile à entendre, nous a fait comprendre qu’il fallait aligner notre offre avec le style du lieu. On a donc réinventé notre carte pour mieux correspondre à l’expérience que les clients attendent.
Qu’est-ce qu’on peut manger chez vous ?
Antoine : On propose plein de trucs ! Ça change au fil de la journée. Le matin, c’est petit-déj maison avec du granola, des œufs à la coque, du pain et de la confiture. Le samedi, on a une offre qu’on pourrait appeler “late breakfast” qui dure jusqu’à 15h, avec des mets sucrés en plus.
Dernièrement, on a lancé une brioche perdue faite avec du pain bio de la boulangerie Saint-Sébastien, un pain au levain incroyable. On l’accompagne de caramel et d’une crème montée au sobacha, ça a un petit goût fumé sympa. Le midi, notre carte change souvent, tous les mois et demi environ. En ce moment, on a gardé la navette lyonnaise : saucisses pistachées, confit d’oignon, et une petite sauce vierge à la pistache pour le kick.
Le matin, c’est petit-déj classique avec boissons chaudes, et le midi, une carte de saison avec des produits simples mais bien bossés. Le soir, on passe en mode “assiettes à partager” et tapas, avec des bons vins des parents de Julie.
Et côté boissons, on boit quoi chez vous ?
Julie : On a une petite sélection bien soignée, pas une longue carte. Il y en a pour tous les goûts : des vins bio, biodynamiques, un peu de nature aussi. Le but, c’est vraiment de couvrir un peu toute la France et de satisfaire tous les palais, parce qu’on a une clientèle assez variée.
Qui vient manger et boire des coups chez Comptoir Club ?
Julie : Franchement, tout le monde ! C’est ce qu’on voulait, un lieu super ouvert. L’idée, c’était de créer un endroit où même ta grand-mère pourrait venir prendre un café sans se sentir perdue. Contrairement aux coffee shops un peu froids et stylés qu’on voit à Paris, chez nous, c’est plus détendu, à l’ancienne. Les gens viennent, prennent un café vite fait au comptoir, discutent avec le barista.
Antoine : On a des habitants du quartier, des bobos du 11ᵉ, des gens à la mode, des retraités. Ce qui est dingue, c’est qu’on a ouvert il y a un mois et on a déjà des habitués. Ça fait vraiment plaisir. On voulait vraiment créer un lieu de quartier, un lieu de proximité et ça fonctionne. Moi, c'était un peu ma crainte en faisant un lieu entre guillemets joli et travaillé.
Et l’ambiance, chez vous, c’est comment ?
Antoine : C’est tranquille le matin, plus calme. Le midi c’est rempli !
Le soir, ça devient un peu plus animé ! Tu peux venir en famille, ou pour un date. On fait super gaffe à l’accueil, on adore ça. C’est dans notre ADN. Le but, c’est que les gens passent un bon moment, sans se forcer à sourire, tout est naturel chez nous. Et puis, c’est cool de commencer à tutoyer les clients, connaître leurs prénoms… On devient un vrai café bistrot de quartier.
Et bosser entre potes, ça donne quoi ?
Antoine : Franchement, on n’aurait pas fait ça avec n’importe qui. Nos personnalités sont complémentaires, mais très différentes. Julie m’a appris la patience, par exemple. Au début, une mauvaise nouvelle me foutait la journée en l’air, maintenant ça me passe en 30 minutes. Entreprendre ensemble, c’est un gros défi, mais ça fonctionne parce qu’on se complète vraiment bien.
Un conseil pour ceux qui veulent se lancer ?
Julie : C’est pas pour tout le monde, honnêtement.
Antoine : Si tu souhaites ouvrir ton resto, il faut être conscient que tu vas te prendre beaucoup de claques, de portes fermées…
Si je devais donner un conseil à quelqu’un qui veut entreprendre, c’est d’abord de comprendre que tu n’y arrives pas seul. Tu as besoin de ton entourage, de soutien. Nous, on a monté un café à deux, mais en réalité, on est mille. Tu demandes de l’aide à des dizaines de personnes, tu te fais conseiller pour tout, et ça, il faut l’apprendre et l’accepter.
Deuxième chose, c’est qu’il y a des problèmes, mais surtout, il n’y a que des solutions. Il m’a fallu peut-être deux mois pour réaliser ça. Il y a toujours des problèmes, mais il n’y a jamais de solution. Même si ça te paraît insurmontable, tu te dis “comment on va faire avec ça ?”, tu vas trouver une solution !
“On dit souvent qu’il faut entreprendre, mais ce n'est pas forcément fait pour tous les caractères. Il faut être patient, déterminé, et surtout, bien s’entourer. C’est sûr, tu vas te prendre des portes, mais il faut se rappeler qu’il y a toujours une solution. Tu ne fais rien tout seul, il faut demander de l’aide, se faire conseiller.”- Julie, cofondatrice de Comptoir Club dans le 11e arrondissement
Et vos fournisseurs ?
Antoine : On essaie de bosser avec des circuits courts et des bons produits. On a, par exemple, des câpres qui viennent d’un petit village en Italie, ramenées par un pote. On aimerait vraiment proposer des produits d’excellence, mais ça coûte cher, et les clients ne sont pas toujours prêts à payer.
Donc on trouve un équilibre avec des produits premium, mais pas de l’excellence ultra-chère. On bosse avec Nomi pour les épices et Dose pour le café, tout ça local et parisien, pour valoriser les circuits courts et garder une qualité au top sans faire exploser les prix.
Demain, Comptoir Club, ça donne quoi ?
Antoine : En fait, encore une fois, ça revient toujours à la même chose : on apprend tellement que ce serait dommage de s’arrêter à un seul. L’objectif, ce n’est pas de dupliquer Comptoir Club partout en France ou à l’étranger. Il est unique, et on veut le garder comme ça.
Julie : Ce qu’on a vraiment aimé, c’est créer un concept, trouver un lieu. C’est super intéressant, les visites quand tu cherches un emplacement. Tu te demandes : dans ce quartier, de quoi les gens auraient besoin ? Qu’est-ce qu’ils aimeraient ? Quelle est la clientèle ? Et puis tu fais un truc qui leur parle.
Antoine : Et ça suit toujours la même logique. Tu visites plein de lieux qui sont affreux, on te propose des trucs, tu te dis “mais jamais de la vie !”. Et pourtant, encore une fois, il faut juste se rappeler qu’il y a toujours des solutions. Tu finis toujours par trouver quelque chose, et ensuite tu l’adaptes à ta vision.
À suivre de près ☕
📍 56 rue Amelot, Paris, France 75011
🕦 Horaires d'ouverture :
Mardi-Vendredi 8:30-22:00
Samedi 10:00-22:00
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